Réforme institutionnelle : Un impératif pour l’Union africaine
Le 24 avril, les présidents Idriss Déby Itno du Tchad et Paul Kagamé du Rwanda étaient à Conakry auprès de leur homologue guinéen. A eux s’ajoute Moussa Mahamat Faki, le président de la commission de l’Union africaine. La rencontre devait servir de cadre à la présentation par le président Kagamé de son rapport sur la réforme institutionnelle de l’UA.
A l’ouverture de la rencontre, le président guinéen a rappelé que c’est lors la 27e session ordinaire de l’UA que des chefs d’Etats qui ont confié l’étude de la réforme institutionnelle de l’UA à Paul Kagamé. Ce dernier avait formé une équipe pour la circonstance. Le rapport produit a été présenté pour la première à Addis Abeba, le 29 janvier dernier, lors du 28e sommet des chefs d’Etats. Le président en exercice de l’UA a remercié l’équipe « des valeureux fils de l’Afrique pour leur engagement au service de l’Afrique. Je reste et demeure convaincu que la qualité du travail qui va être présenté est à la hauteur de la confiance que le continent a placé en eux. Je suis sûr que les délibérations issues des consultations vont contribuer à une réforme efficace et adéquate de notre institution et relever ainsi les défis innombrables qui y sont rattachés ».
Si à Addis Abeba le rapport avait fait le consensus, les chefs d’Etat avaient souhaité feuilleter le document pour s’imprégner des propositions de réforme. Qu’à cela ne tienne, le rapport avait été formellement adopté, les chefs d’Etat étant convaincus qu’une réforme est un passage obligé pour faire de l’UA une institution forte. Depuis sa création en 2002 sous les cendres de l’OUA, de nombreuses critiques fusent, liées à « ses lourdeurs bureaucratiques, sa dépendance financière, les problèmes de mise en œuvre de ses décisions et sa faible capacité de se remettre en question. » C’est pourquoi Moussa Mahamat Faki appelle à accélérer et à aller jusqu’au bout : « L’extrême importance de la réforme oblige à donner un ton ferme de volonté de la faire aboutir dans les meilleurs délais. Notre succès réside dans la force de notre volonté politique et de notre engagement réel et sincère pour l’Union Africaine ».
Le président tchadien estime que la réunion de « Conakry matérialise la volonté commune des Chefs d’Etat d’assurer un suivi régulier des mesures fortes et audacieuses visant à insuffler une nouvelle dynamique à l’Union Africaine. Nous devons franchir un palier de taille en marquant notre engagement à donner corps à cette réforme déterminante pour la vie et le futur de l’Union Africaine. Il importe d’écrire une feuille de route claire, cohérente, réaliste et pertinente, afin de suivre à la lettre l’exécution de la réforme institutionnelle ». Même que cette réforme « va permettre à l’UA d’occuper une place de choix dans la nouvelle configuration de la géopolitique mondiale. »
Paul Kagamé a insisté sur la nécessité d’accélérer le financement. Pour lui, l’Union africaine doit s’appuyer sur les réformes institutionnelles et financières et se donner les moyens de financer ses projets.