Williams Sassine : L’homme revit à travers son œuvre !
Panel, Témoignages, lecture de poèmes, représentation théâtrale, conférence-débat sur l’homme et son œuvre, exposition, ce sont là les activités qui ont ponctué « La journée sur Williams Sassine ». La rencontre signée le CIRD (Centre international de recherche et de documentation), a eu lieu le 15 avril au siège du Centre, mobilisant journalistes, écrivains, enseignants, étudiants, anciens collaborateurs, parents et amis de Williams Sassine.
Tout le monde s’est accordé à dire que Williams Sassine était un homme intelligent, voire surdoué, qui a eu « une vie scolaire abrégée », a témoigné Bah Mamadou Lamine du journal Satirique Le Lynx. Dans son témoignage, Bah Mamadou Lamine a indiqué qu’il a partagé, au cours de son exil, le même itinéraire avec Williams Sassine, sans que les deux ne se retrouvent au même endroit. « Je suis toujours venu après lui. Que ce soit à Dakar, à Abidjan, ou à Freetown. Mais partout on m’a parlé de lui, et ce sont des grands hommes comme Amadou Hampathé Bâ. C’est seulement au journal Le Lynx que je l’ai connu et partagé avec lui », a expliqué Bah Mamadou Lamine.
Diallo Souleymane, administrateur du groupe Lynx-Lance, a exposé sur l’arrivé et la contribution de Sassine au sein du journal. Il a parlé d’un homme indépendant, anticonformiste. « Quand on est allé le voir pour lui demander de venir travailler avec nous. Il l’a accepté et nous a donné rendez-vous. Le jour où il est allé au journal pour la première fois il a commencé par le Musée. A son arrivée au journal, il a demandé ce qu’il doit faire, à notre tour nous lui avons demandé ce qu’il va faire. Il nous a dit qu’il va faire une chronique. Pour donner un nom à la Chronique, il a proposé qu’on l’appelle La Chronique à Sassine. On s’est accordé sur La Chronique Assassine, qui reste maintenue dans le journal. » La Chronique Assassine, le monde créé par Williams Sassine, avec comme personnage Sergent-major. Sergent-major parce que Sassine aimait se moquer des militaires. « A un moment on lui a demandé de tuer Sergent-major, parce qu’il nous créait des problèmes. » Mais au journal, a souligné Diallo Souleymane, personne ne savait ce que Sassine faisait en littérature.
Professeur Boubacar Barry évoque un homme à la fois intelligent et turbulent. « Il sautait des classes, compte tenu de son intelligence. Il est mon promotionnaire, bien que je sois plus âgé que lui. Cela a fait qu’il était le plus petit mais le plus taquin, moins présent en classe, qui passait tout son temps à jouer au ballon, mais qui était toujours mieux classé qui certains d’entre nous ne chômaient pas. » Pour le professeur Boubacar Barry, « J’ai été surpris de voir le premier roman de Sassine, parce que Sassine a fait les mathématiques et il passait de longues heures la nuit au tableau en train de travailler. »
La troupe nationale a présenté l’œuvre La légende d’une vérité de Sassine. Quant à Ousmane Coléah Bangoura, il a lu un extrait de d’un livre de Sassine.
Monsieur Mamadou Yaya Sow, chef de département Lettres modernes à l’université de Sonfonia, a exposé sur le thème : « Williams Sassine : un écrivain au service des sans-voix ». Un exposé qui traite de la vie de l’écrivain, son engagement traduit dans son œuvre ainsi que ses techniques d’écriture. Selon le conférencier, les thématiques développées par l’auteur met l’accent sur les problèmes auxquels l’Afrique contemporaine est confrontée : misère, corruption, dictature, trahison des intellectuels, mais aussi l’aspiration à la liberté de la jeunesse, la révolte qui gronde en chacun des hommes qui ont pris conscience de la nécessité de basculer les habitudes pour l’éclosion d’une société heureuse et juste.