Algérie : marche vers la présidence, gaz lacrymogènes, slogans… retour sur une journée de mobilisation historique
Une semaine après le début de la contestation contre un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, une nouvelle journée de mobilisation a rassemblé vendredi 1er mars des centaines de milliers d’Algériens dans plusieurs villes du pays. Répondant à des appels sur les réseaux sociaux, les manifestants ont dénoncé la candidature du président à l’élection du 18 avril.
Des manifestations et des marches d’une ampleur sans précédent ont eu lieu ce vendredi dans plusieurs villes d’Algérie, pour protester contre la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat. À Alger, des milliers de personnes ont défilé dans plusieurs quartiers, scandant des slogans hostiles au chef de l’État. Le Premier ministre et d’autres responsables ont également été la cible des manifestants. À Oran, Bejaïa, Biskra, Sétif ou encore Annaba, des foules impressionnantes ont aussi demandé la fin du « système ».
Hormis des affrontements entre manifestants et les forces de l’ordre qui empêchaient l’accès au Palais d’El Mouradia, siège de la présidence, ces marches se sont déroulées dans le calme, la sérénité et une ambiance globalement bon enfant. Des dirigeants de partis politiques de l’opposition – Ali Benflis, Louisa Hanoune ou encore Abdallah Djaballah – étaient présents dans les cortèges, mais les protestataires défilaient sans étiquette politique.
Le président algérien se trouvait encore vendredi après-midi dans un hôpital de Genève (Suisse), où il a été admis dimanche dernier. Dans le cas où le chef de l’État maintiendrait sa candidature, il devrait rentrer à Alger au plus tard dimanche 3 mars pour le dépôt de son dossier auprès du Conseil constitutionnel.
20h17 – Retour au calme à Alger-centre
Le calme est revenu à Alger-centre, entre l’hôtel El-Djazaïr (ex-Saint Georges) et le musée du Bardo. La police reste néanmoins déployée, tandis que des bénévoles munis de sacs poubelles nettoient la rue des déchets et débris.
20h00 – Les autorités notent une participation en hausse, mais « en deçà du nombre escompté »
Contactées par Jeune Afrique, les autorités algériennes notent que cette nouvelle journée de protestation s’est globalement déroulée dans le calme, et qu’indéniablement les manifestations ont attiré davantage de monde que les semaines précédentes. Une source souligne toutefois que la mobilisation est restée en deçà du nombre escompté, faisant remarquer que « les personnalités qui se sont joint aux manifestants ont été pour certaines huées, à l’image de Louisa Hanoune, et pour les autres accueillies dans l’indifférence, signe que le rejet n’épargne personne au sein de la classe politique ».
19h30 – La police disperse un groupe de casseurs qui a incendié un magasin
Au niveau de l’hôtel El Djazaïr (ex-Saint Georges), la situation s’envenime. Des casseurs semblent s’être infiltrés dans la manifestation et ont attaqué un commerce. La police disperse les éléments violents par des tirs de gaz lacrymogène. Grosse fumée. Les forces de l’ordre reprennent finalement le contrôle. Les pompiers s’occupent du magasin d’électroménager incendié et pillé. JA