Le 25 décembre, pendant que les chrétiens passent leur jour de Noël, le président Alpha Condé a pris son avion pour Ankara, Turquie, pour une visite d’État chez son homologue Recep Tayyip Erdogan. Pour ce énième voyage, Alpha Condé est parti de Conakry avec Mohamed Diané du ministre de la défense nationale, Malado Kaba, ministre de l’Economie et des Finances, Makalé Camara, de la Ministre des Affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger et d’une centaine de chefs d’entreprises. L’objectif du voyage, dit-on, est de renforcer davantage « les solides relations diplomatiques et économiques qu’entretiennent nos deux pays. » Il faut y ajouter désormais les relations militaires.

Le président turc est venu à Conakry le 3 mars 2016, en compagnie de plus de deux cents chefs d’entreprises. Neuf accords de coopération ont été signés, portant sur des domaines comme le tourisme, le transport aérien, la santé et les sciences médicales, le domaine militaire, l’électricité, les hydrocarbures et mines, la protection de l’environnement et le conseil d’affaire Guinéo-turc.

La présence du ministre Mohamed Diané parmi la délégation guinéenne fait suite au vote dès l’ouverture de la session budgétaire de la loi autorisant la ratification du protocole militaire portant sur la formation, la médecine militaire, la lutte contre le terrorisme et l’échange d’expérience entre l’armée guinéenne et l’armée turque. Alors, on annonçait à l’Assemblée nationale que la Guinée a obtenu 250 000 livres turques en faveur de l’armée. L’argent doit servir exclusivement à financer les frais de formation, transport, nourriture, hébergement ainsi que les dépenses liées au transport concernant les visites officielles du personnel des forces armées guinéennes. Ce voyage devra donc accélérer la mise en œuvre de cet accord, quoique le document ne précise pas l’effectif des futurs élèves militaires. Mais il était précisé que les candidats guinéens seront reçus dans trois centres de formation : le Centre de formation du partenariat pour la paix, le centre d’excellence pour la sécurité maritime multinationale en Turquie et le Centre d’excellence pour la défense contre le terrorisme.

Par ailleurs, la visite a une odeur économique. Selon les informations, le défi pour les deux pays est d’accroitre le volume des échanges commerciaux chiffrés à environ 69 millions de dollars. Pour Aly Badara Keita, le chargé des relations extérieures à l’APIP (Agence de promotion des investissements privés), le secteur privé guinéen est du voyage présidentiel. « Le secteur privé sera au rendez-vous à travers une centaine d’entreprises venues de divers horizons. Les plus représentatives sont des domaines comme le BPT, les mines et le commerce ».

Le Président Alpha Condé compte également mettre l’occasion à profit pour exprimer la solidarité de son pays envers la Turquie. Rappelons que c’est la première visite du président guinéen en Turquie depuis le coup d’État manqué du 15 juillet dernier et les récentes attaques terroristes qui ont fait plusieurs morts dans le pays.