Elie Kamano : « J’ai fait un an de mendicité dans les rues de la Côte d’Ivoire »
S’il mène aujourd’hui une vie aisée, son passé a été très dur, du moins pendant une certaine période. Elie Kamano, le rappeur reconverti en reggae man dit avoir eu un début très difficile.
« Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’université, ni au lycée d’ailleurs. J’ai arrêté les études en 10ème Année », confie-t-il.
Quitter l’école et ne rien faire pour gagner sa vie, c’était une chose impensable pour Elie Kamano. Il décide alors de faire la musique. « Avec l’accord de ma mère, j’ai commencé à faire la musique», a-t-il indiqué.
C’est ainsi qu’il quitte la Guinée pour l’aventure où il a extrêmement souffert : « je suis allé à l’aventure en Côte d’Ivoire. Cela n’a pas été facile. J’ai fait un an de mendicité dans les rues de la Côte d’Ivoire pour trouver mon garba journalier (plat, ndlr). C’était 150, 200 F CFA. Ça, c’était beaucoup d’argent pour moi. Alors je rentrais dans les marchés pour faire la corvée. Pour ceux qui pensent que la vie d’Elie Kamano est rose, c’est un artiste de grande renommée et tout, il y a eu un vrai parcours. […] J’ai eu la chance de rencontrer All Mighty.»
De retour au pays, il fait un album qui ne verra pas jour. Puis il va au Sénégal où il fait un autre album, dans lequel il dénonce l’assassinat par la police américaine du Guinéen Amadou Diallo. « C’est cet album qui m’a lancé », soutient-il.
A l’époque, Elie Kamano faisait du hip hop. Mais n’ayant pas atteint ses cibles avec cette catégorie de musique, il migre vers le reggae : « Diallo Diallo c’était dans un esprit de rap. Pour ceux qui ont écouté mes albums rap j’étais dans l’esprit du dénonciateur. Mais je me suis dit qu’à un certain niveau, objectivement, mes messages n’atteignaient pas les cibles que je voulais atteindre. C’est la raison pour laquelle en 2006 j’ai décidé de passer du rap au reggae. Pourquoi le reggae ? C’est parce qu’en faisant un petit diagnostic entre le reggae et le rap, je me suis dit que la voie des reggae men passent plus haut que celle des rappeurs.»
De Djelimankan aux singles « Où va l’Afrique ? », « Parole de fou » en passant par « Dan dan », le succès du reggae man guinéen n’a fait grandir. Il s’apprête à sortir nouvel opus.