États-Unis: la grève dans le secteur automobile s’étend, Joe Biden attendu auprès des grévistes

La grève dans le secteur automobile aux États-Unis dure maintenant depuis plus d’une semaine et elle s’étend. Le syndicat du secteur durcit un conflit qui se politise au plus haut niveau.
Des adhérents du syndicat de l’automobile UAW en grève devant un centre de pièces détachées à Roanoke, dans le Texas, le 22 septembre 2023.
Des adhérents du syndicat de l’automobile UAW en grève devant un centre de pièces détachées à Roanoke, dans le Texas, le 22 septembre 2023. AP – Shafkat Anowar
Le président des États-Unis, Joe Biden annonce qu’il se rendra, mardi 26 septembre, à Detroit sur un piquet de grève pour soutenir les travailleurs de l’automobile. « Il est temps d’avoir un accord gagnant-gagnant » entre les constructeurs automobiles et le syndicat UAW, a-t-il déclaré dans un message sur X, anciennement Twitter.
Le président démocrate de 80 ans a déjà, plusieurs fois, estimé publiquement que les constructeurs devaient faire profiter les salariés de leurs « bénéfices record ». Joe Biden répond à l’invitation du patron du syndicat du secteur, l’UAW. Shawn Fain explique en revanche que Donald Trump n’y sera pas le bienvenu. L’ancien président républicain est annoncé dans le Michigan, mercredi.
18 000 travailleurs ont arrêté le travail. Le syndicat durcit son mouvement et met à l’arrêt 38 installations supplémentaires dans une vingtaine d’États américains, des installations qui distribuent des pièces détachées. Deux constructeurs sont touchés par cette extension : General Motors, qui dénonce des motivations politiques, et Stellantis. Selon Shawn Fain les deux géants n’ont pas suffisamment amélioré leurs propositions, notamment en matière salariale. En revanche, Ford est crédité d’un bon point et est épargné par ce coup d’accélérateur. Cependant, son usine d’assemblage de Wayne dans le Michigan, reste bloquée par les syndicalistes grévistes en attendant la conclusion des négociations.
Ce sont désormais environ 18 000 travailleurs sur les quelque 150 000 syndiqués qui ont cessé le travail. Les constructeurs ont également mis au chômage plusieurs milliers d’employés en raison des conséquences de la grève sur l’organisation du travail.
À ce stade, l’impact économique a été limité, mais l’extension du mouvement chez Stellantis et General Motors risque d’avoir des répercussions plus importantes, car ces centres approvisionnent garages et concessionnaires en pièces détachées pour les véhicules déjà vendus, affectant donc directement le grand public. Et « ils génèrent des bénéfices importants, particulièrement pour Stellantis », a relevé Shawn Fain sur la chaîne CNBC, ajoutant que le syndicat envisageait de « nombreuses actions » possibles pour la suite.