Facebook attaqué en justice à Munich pour incitation à la haine

Facebook suscite en Allemagne de nombreuses polémiques. Le réseau social se voit reprocher de ne pas réagir ou pas assez rapidement pour supprimer des propos haineux sur son site. Le gouvernement fait pression sur le géant de l’Internet. Une nouvelle plainte vient d’être déposée et une enquête est ouverte pour «incitation à la haine» à Munich.
De notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Ironie du calendrier, Facebook publie ce lundi matin dans différents journaux allemands des pages entières de publicité sur la protection des données privées. La confirmation par le parquet de Munich de l’ouverture d’une enquête contre le patron du réseau social, Marc Zuckerberg, ainsi que d’autres dirigeants, est elle moins flatteuse pour Facebook. L’avocat allemand spécialisé dans ces dossiers et qui a déposé la plainte salue l’ouverture de cette enquête pour incitation à la haine, la dernière procédure qu’il avait engagée également en Allemagne ayant échoué il y a quelques mois.
Facebook juge les accusations infondées et affirme qu’il n’y a pas de place pour la haine sur son site. Pourtant, le géant de l’internet est régulièrement critiqué en Allemagne. Il se voit reprocher de ne pas effacer ou de façon trop parcimonieuse des propos haineux et racistes publiés en ligne. Des propos qui ont augmenté avec l’arrivée de nombreux réfugiés.
Le ministre de la Justice, tout comme Angela Merkel, ont demandé lors de rencontres avec les responsables de Facebook des améliorations, mais s’impatientent. Un proche de la chancelière a récemment proposé un système d’amendes si les propos haineux n’étaient pas supprimés assez rapidement.