France: Edouard Philippe nommé Premier ministre par Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a nommé ce lundi 15 mai Edouard Philippe comme Premier ministre. En choisissant ce député-maire Les Républicains (LR), le nouveau président entend convaincre de sa capacité à rassembler autour de son projet « ni de droite, ni de gauche », à un mois d’élections législatives cruciales pour la suite de son mandat.
Le suspense autour du nom du futur locataire de Matignon est enfin levé. Edouard Philippe a été choisi ce lundi 15 mai 2017 pour diriger le gouvernement d’Emmanuel Macron.
Le nom du député-maire Les Républicains du Havre et proche d’Alain Juppé avait circulé avec insistance durant tout le week-end. « Il est l’un de ceux qui correspondent très clairement au profil défini: expérience parlementaire, des compétences et des qualités reconnues à l’évidence », a admis, ce lundi, sur Europe 1, Benjamin Griveaux, le porte-parole du parti d’Emmanuel Macron.
Issu du même moule qu’Emmanuel Macron
Pas vraiment connu du grand public, l’élu des Républicains a d’abord eu sa carte au Parti socialiste, durant deux ans, lorsqu’il était étudiant. Issu de Sciences po, puis de l’Ena, Edouard Philippe a travaillé dans le privé tout comme le nouveau président. Passionné de boxe, de Bruce Springsteen et très proche d’Alain Juppé, le député maire du Havre en est depuis longtemps convaincu : le clivage droite gauche est dépassé. Il y a un an, il avait décidé de tourner la page de la vie parlementaire. « Ce n’est pas là où est le pouvoir, où on peut agir », avait-il alors confié.
Le choix du Premier ministre, chargé de former un gouvernement dans les 48 heures, était très attendu. Cette nomination est cruciale pour le jeune président, qui doit convaincre de sa capacité à rassembler autour de son projet « ni de droite, ni de gauche » et se cherche une majorité avant les législatives des 11 et 18 juin.
La nomination d’Edouard Philippe, venu de la droite, pourrait inciter certains, chez Les Républicains, à franchir le pas pour être candidat dans la majorité présidentielle.
La limite de dépôt des candidatures est fixée à vendredi, mais c’est mercredi au plus tard que La République en Marche! d’Emmanuel Macron devrait faire connaître la totalité des candidats qui s’aligneront pour les législatives. 428 noms, pour moitié hommes et femmes, ont déjà été annoncés.
Les premières réactions en France
Très vite après l’annonce de la nomination d’Edouard Philippe, la classe politique française a réagi. Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, a écrit sur Twitter « Avec un Premier ministre de droite, le Parlement a besoin de gauche ».
Alain Juppé, maire Les Républicains de Bordeaux, un proche du nouveau Premier ministre a salué la nomination. « Edouard Philippe est un ami et un homme de grand talent », jugeant qu’il a « toutes les qualités » pour le poste, tout en réaffirmant son soutien aux candidats de droite aux législatives.
Pour le leader de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, « Macron a pris le contrôle de toute la classe politique du pays, la droite vient d’être annexée avec la nomination d’Edouard Philppe ». « Il ne reste qu’une force d’opposition, la France Insoumise », a-t-il ajouté.
La nomination d’Edouard Philippe à Matignon est la « confirmation de l’existence » de « l’UMPS » a réagi Marine Le Pen. Le Front national fera connaître en fin de semaine sa décision sur sa participation aux législatives.
Pour Bernard Accoyer, secrétaire général des Républicains et ancien président de l’Assemblée nationale, la nomination de Philippe une « décision individuelle », pas un « accord politique ». Interrogé par la presse sur une éventuelle exclusion du parti Les Républicains du nouveau Premier ministre, Bernard Accoyer a répondu : « non, il n’en est pas question. Nous prenons acte de cette décision individuelle ».
La nomination de Edouard Philippe est un « signal de rassemblement et de recomposition politique », a pour sa part déclaré Marielle Sarnez, vice-présidente du MoDem. Elle y voit « un signal de large rassemblement et de recomposition politique ». Ajoutant : « Il a tout notre soutien. La France a besoin d’une majorité centrale la plus large possible ».
RFI