Manuel Valls: «Je suis candidat à la présidence»
En direct à la télévision depuis sa ville d’Evry, au sud de Paris, le Premier ministre Manuel Valls a annoncé, lundi 5 décembre 2016, qu’il serait candidat à l’élection présidentielle en mai prochain. Une annonce très attendue, d’autant plus depuis le renoncement de François Hollande à se représenter en 2017. Manuel Valls a ajouté qu’il démissionnerait dès demain.
Avec notre envoyée spéciale à Evry, Valérie Gas
C’est dans la salle du Conseil municipal d’Evry, sa ville, son fief, cette salle où il s’est marié avec Anne Gravoin, que Manuel Valls a voulu faire sa déclaration, en présence de quelques centaines d’habitants, de ses amis politiques et de sa femme, présente au premier rang.
Il n’a pas tergiversé, il l’a dit quasiment tout de suite : « Je suis candidat à la présidence », ajoutant qu’il démissionnait de son poste de Premier ministre, pour mettre fin totalement au suspense. « Je veux tout donner pour la France », a-t-il déclaré. Surtout, il a fait valoir son avantage par rapport à ses concurrents de la primaire : « il faut une expérience forte, je l’ai, contre la droite, contre l’extrême droite ». Manuel Valls veut mener le combat ; il espère rassembler, c’est sa « responsabilité » a-t-il dit, et il a appelé chacun à faire un effort pour l’unité, en disant « ma candidature est celle de la conciliation ».
Car c’est l’un des défis qui attendent Manuel Valls : le rassemblement. Manuel Valls n’est pas un candidat naturel. Il est très clivant, il l’a toujours été, il l’a même reconnu pendant son discours : il a pris des positions qui ont pu heurter. Il a notamment déclaré qu’il y avait deux gauches « irréconciliables ».
Forcément pour l’aile gauche du PS, Valls fait un peu office de repoussoir. Martine Aubry d’ailleurs a fait part, peu avant ce discours, de ses réserves, en disant qu’il n’était « pas évident » qu’elle soutienne Manuel Valls. On ne sait pas non plus pour l’instant quelles positions prendront les proches de François Hollande. Stéphane Le Foll a dit qu’il allait prendre du temps et du recul.
Manuel Valls ne fait pas l’unanimité, il va falloir qu’il donne des gages à la gauche pour rassembler, et c’est ce qu’il a commencé à essayer de faire dès ce soir.
Source RFI