Migrants africains : Un transit dans une Algérie hostile
La semaine écoulée a été marquée aussi par ce grand bruit autour d’immigrés clandestins noirs, en prison ou en passe d’être éconduits par les autorités algériennes. Algérie, le pays d’Abdelaziz Bouteflikha, devenu pays de transit pour les jeunes africains sudistes tentés de rallier le « paradis européen » via le Sahara et la Méditerranée est devenu un véritable enfer sur terre. Les migrants pour la plupart venus du Niger, Nigeria, Liberia, Cameroun, Guinée, Mali, font face à une chasse à l’homme qui inquiète les défenseurs des droits de l’homme.
Les Guinéens, un peu plus de 500 personnes, sont en deux groupes, selon madame Makalé Camara, ministre guinéenne des Affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger. L’un des groupes est composé de 264 jeunes qui auraient recouvré leur liberté. « Ils ont été élargis », pour répéter les termes de la ministre des Affaires étranges, grâce ajoute-t-elle, à l’implication de l’ambassadeur de Guinée en Algérie et le ministre algérien de l’intérieur. L’autre groupe, 273 jeunes, auxquels a été soumis le programme « Retour volontaire » promu pas l’OIM (Organisation internationale pour la migration). Il est destiné à faciliter à ceux qui sont en difficulté en dehors de leur pays le retour et la réinsertion sociale et économique. « Nous avons déjà eu une séance de travail avec l’OIM-Guinée et ils sont prêts à aider les candidats au retour volontaire à rentrer au pays », a expliqué la ministre, que nous avons jointe au téléphone le 9 décembre.
Le 7 décembre, un des jeunes guinéens en difficulté en Algérie est intervenu sur une radio de la place, décrivant une situation catastrophique caractérisée par l’emprisonnement, la bastonnade, la faim, bref, des traitements inhumains et dégradant auxquels des africains sont soumis dans leur propre continent. Parait que ceux parmi nous qui ne sont pas en prison n’osent pointer le nez dehors. Au risque de se faire prendre par une Bouteflikha dressée et hostile aux hommes à la peau teintée. C’est ainsi que dans une déclaration faite dimanche, le Snapap (Syndicat national des personnels de l’administration publique) a dénoncé la traque massive qui s’opère dans leur pays. Parlant de « la plus grande chasse à l’homme noir depuis l’indépendance. »