Mondial 2018: Tite a réveillé l’ogre brésilien
Le Brésil a remporté son sixième match d’affilée ce mercredi 16 novembre face au Pérou 2-0. Un tour de force de l’entraîneur brésilien Tite qui a récupéré une équipe avec deux victoires en six rencontres lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Une récupération inimaginable.
Il y a deux ans, le 8 juillet 2014, le Brésil est battu 7-1 par l’Allemagne en demi-finale de la Coupe du monde qui se déroulait sur le sol brésilien. Une humiliation au stade Mineirão qui est restée dans la mémoire collective du pays.
Une descente aux enfers
A la suite de ce match, le Brésil ne va pas arrêter de chuter, sous le commandement de Dunga, vainqueur de la Coupe du monde 1994 en tant que capitaine de la « Seleção ». La solution providentielle se révèle une catastrophe.
La « Canarinha » va disputer deux Copa América sous le signe du changement par Dunga. Neymar devient le capitaine et doit être l’homme de la situation. Toutefois, c’est une faillite collective. Sous Dunga, le Brésil se fait éliminer en quarts de finale par le Paraguay (1-1, 3-4 t.a.b) en 2015 et ne passe pas la phase de groupes en 2016 lors du centenaire de la compétition.
La « Seleção » se retrouve au fond du trou et n’a d’autre solution que de virer Dunga. Deux compétitions perdues, une qualification mal embarquée, car les Brésiliens occupent la sixième place avec 9 points, à quatre longueurs des leaders, l’Uruguay et l’Equateur, et à deux de l’Argentine.
Tite, la victoire par définition
Adenor Leonardo Bacchi, dit « Tite », est nommé nouveau sélectionneur de la « Canarinha » à l’aube de l’été, le 20 juin 2016. Une date à retenir, car depuis ce jour-là, le Brésil est invaincu. Tite a su inculquer un esprit conquérant à son équipe. Tout d’abord, l’entraîneur a su rajeunir son effectif tout en gardant des cadres. Pour cela, il a tout simplement récupéré une partie de l’équipe qui a été sacrée championne olympique à Rio de Janeiro cet été 2016. Les joueurs ont d’ailleurs une cote de sympathie élevée au pays, car c’est le premier titre du football aux JO.
Tite intègre des jeunes comme Gabriel Jesus, Marquinhos ou Renato Augusto. Ils étaient tous les trois titulaires face à l’Argentine, 3-0, et face au Pérou, 2-0. Sans oublier Neymar qui joue dans une position qu’il occupe au FC Barcelone, excentré sur les côtés et avec la possibilité de se placer aussi dans la surface. Mais surtout pas en jouant en numéro 9, dos à la défense.
Les changements sont bénéfiques pour l’équipe. Dernier détail qui fait également la différence, Neymar n’est plus le capitaine ‘exclusif’ de l’équipe. Tite a implanté un système de rotation pour le brassard. Face aux Argentins, Dani Alves l’a porté, tandis que face aux Péruviens, c’était Fernandinho. Neymar ne se met plus autant de pression et cela se voit sur le terrain où il est plus libéré.
Le Mondial à une poignée de points
De la déroute face à l’Allemagne, il ne reste que les cendres. Un seul joueur du onze titulaire a survécu, Fernandinho. Les Brésiliens et Tite ont d’ailleurs exorcisé la malédiction du stade Mineirão, en y battant les Argentins, 3-0, le 10 novembre 2016. Tite a trouvé la solution pour réveiller l’ogre brésilien qui n’est plus qu’à un pas de la qualification pour le Mondial 2018.
Après 12 journées, le Brésil compte 27 points, quatre longueurs d’avance sur l’Uruguay et huit sur l’Argentine, l’éternel rival. Une surprise même pour l’entraîneur. « Je n’en espérais pas autant. Je ne sais pas si je le mérite, mais je suis heureux. On aurait pu baisser notre garde après la victoire 3-0 face à l’Argentine. Mais qu’avons-nous fait? On a respecté le Pérou », reconnaît Tite, au site brésilien O Globo. Il admet d’ailleurs qu’il pourra faire des erreurs à l’avenir, comme tout entraîneur. « Je vais certainement me tromper, mais je vais continuer à travailler tout simplement ».
Le prochain match des Brésiliens sera face aux Uruguayens le 23 mars 2017, où Tite pourra déjà battre un record datant de 1969, celui du plus grand nombre de victoires consécutives lors des éliminatoires du Mondial.