Relations sino-guinéennes : des nuages sombres à l’horizon
Rétorsion pour rétorsion, on n’apprendra pas aux Chinois de faire le dupe et aux Guinéens d’avaler des couleuvres sans ciller. Explications :
Les évacuations sanitaires se multiplient. Alors que lors de l’inauguration de l’hôpital de l’amitié sino-guinéen, on avait entendu dire qu’il n’y aura plus rien de cela, que cet hôpital, équipé de tout ce qu’il y a de dernière technologie est à mesure d’accueillir tous les malades de la sous-région.
Quatre ans après, quel constat ? Les évacuations se font de plus belles. On ne parle pas des siamois, mais de cette femme porteuse des quintuplés aurait pu être prise en charge à Kipé. Que se passe-t-il ? Soit parce que les matériels de dernière technologie de cet hôpital ne sont que du bidon, soit que les personnels devant les utiliser et les faire fonctionner ne sont pas à la hauteur, par manque de formation et faute de moyens de les y envoyer. On a vu cela avec la RTG-Koloma, qui était longtemps restée en panne.
Le stade de Nongo n’est pas encore fonctionnel, parce que la dernière tranche des travaux est restée dans le camp guinéen. Ce stade risque de tomber en décrépitude avant son inauguration. Les Chinois regardent tout cela avec indifférence. En dira-t-on de même de Kaléta ? A quel prix réussira-t-on de faire redémarrer le train de banlieue ?
Ces questions méritent d’être posées. C’est clair que les Chinois suivent les dictons qui disent que « si on te lave le dos, lave-toi le ventre » et « au lieu de donner du poisson, il faut apprendre à le pêcher ». Il semble que dans ces domaines, ils ne tergiversent pas, ils sont même d’une fermeté et d’une froideur insoupçonnée.
En plus de tous ces inachevés, qui ne sont autres que des rétorsions, Alpha Condé vient de faire un saut en Chine pour signer un tas de contrats, dont toutes les clauses ne sont pas à la portée du public, mais au vu de la cession des minerais de fer de Simandou, c’est du costaud contre du costaud.
On sait que la Guinée n’a plus de route, elle a besoin de faire Souapiti et tout ce qui concerne l’organisation de « sa » CAN, en 2023, pour un délai pile et plomb. L’honneur et l’orgueil des Guinéens en dépendent. C’est là où toutes les appréhensions doivent être réveillées.
Alpha Condé s’est mis la corde au cou en premier, en riant. Cela est aussi visible qu’un nez rouge au milieux d’une figure, mais il faut aller dans les détails pour faire encore peur aux moineaux : les Chinois, au vu de la taille des financements et des investissementsque la Guinée n’a trouvée nulle part, à moins qu’on ne se trompe, ont tous les atouts en mains pour tenir la Guinée en laisse. Ils pourraient avoir des envies de venir en grand nombre investir dans tous les domaines, au nom « du « partenariat gagnant-gagnant ». Seulement, les autorités guinéennes viennent de faire marche-arrière et résilier le contrat de la vente du poisson, alors qu’elles ont autorisé les Chinois à pêcher et à vendre leurs captures sur le territoire avec agréments et ils vendent le carton à 165000fg contre 225000 fg des mareyeuses.
On ne sait pas comment les Chinois ont encaissé cela, mais on peut déjà avoir la sueur froide dans le dos pour le méga-projet d’investissement. Ensuite, laisser la gestion du ventre des Guinéens aux mains des nationaux est une faiblesse gouvernementale. Comment juguler la cherté et la rareté du poisson sur le marché ?
A moins que l’on ne sacrifie les populations et permettre aux Chinois de pêcher et d’exporter la totalité de leurs captures. Que dira l’UE, qui vient d’annuler le carton rouge ?
Enfin, le gouvernement doit indiquer aux Chinois ce qu’ils peuvent et ce qu’ils ne doivent pas faire en Guinée. Il faut éviter des heurts et accrocs pareils, à l’avenir.
Source: guineenews