Restitution des résultats de la conférence sur le débat citoyen autour de la constitution guinéenne
Dans les locaux des Mairies de Kaloum, Dixinn, Matam, Ratoma et Matoto
Dans le cadre de la poursuite de ses objectifs visant à contribuer à la consolidation de la démocratie participative, au renforcement des capacités des acteurs de la société civile et à la préservation des acquis de la République, la Plateforme Nationale du Mouvement Citoyen « Ma Cause », a organisé la conférence débat sous le thème : « débat citoyen autour de la constitution ».
L’Hôtel Sheraton Grand Conakry à servi de cadre à cette importante activité qui s’est déroulée en janvier dernier avec plus de 500 participants composés des personnalités de haut niveau parmi lesquelles on peut citer : les honorables Députés, les Leaders des partis politiques, les Religieux, les Universitaires, les Conseillers communaux, les organisations des jeunes et des Femmes, les Institutions, les partenaires Associés, techniques et financiers et les médias.
Dans son discours d’ouverture, Monsieur Alhassane CAMARA, Coordinateur Général de la Plateforme, Maitre de cérémonie a rappelé que la conférence débat et l’atelier qui nous réunit était une suite logique de la conférence de presse organisée le 15 Décembre 2018 sous le thème : Nécessité de Débat sur la Constitution dans les mêmes locaux.
Il a en outre signifié que le débat sur la constitution, est un sujet sensible pour les uns et épineux pour d’autres certes, mais simple et facile pour un citoyen car il existe ancien Président, ancien Ministre ou anciens Directeur, mais il n’existe nulle part ancien citoyen, car le citoyen est citoyen tout court.
En poursuivant son intervention, il a précisé que le débat qui s’ouvre est à la fois politique mais également citoyen, car nul n’est dépositaire d’un quelconque sujet qui régule la vie d’une Nation.
Il a conclu son allocution de bienvenue aux invités de marques par le souhait formulé à l’endroit des participants pour la qualité de leur réflexion sans tabou aux différents panels dans les travaux de groupe après les présentations.
Au cours de la première présentation, le conférencier en la personne de Mohamed Cherif Diallo a décliné les grandes lignes sur lesquelles doit se reposer le débat.
Primo: Toute loi doit s’inspirer du fondement de la société à qui doit s’appliquer cette loi ;
Secundo: Toute Loi doit prendre en compte les aspirations profondes des citoyens à qui elle s’applique ;
Tertio: Toute loi doit s’adapter aux réalités existantes de la société, mais pas les réalités qui s’adaptent à la Loi.
Partant de ces faits, il a développé les éléments par lesquels la nécessité d’ouvrir le débat autour de la constitution est une réalité qui s’impose.
Une œuvre humaine conçue à un moment donné et dans un contexte particulier pour réguler une situation aussi exceptionnelle, doit faire l’objet d’un amendement ou d’une révision en vue de son amélioration.
Comme la Constitution est une Loi majeure de la Nation où toutes les Lois organiques s’inspirent, de ce fait, elle ne peut pas être un sujet tabou ; elle doit refléter la volonté et les aspirations du citoyen dans son évolution sociopolitique. C’est pourquoi, pour sa légitimation, elle doit faire l’objet d’une approbation populaire par voie référendaire.
Dans ce même ordre d’idée, le deuxième conférencier en la personne de Monsieur Sidiki Kobélé KEITA, a tout d’abord accusé l’élite technocrate de conspirateurs de tous les grands tournants décisifs de notre pays comme ce fut le cas de la constitution avant de présenter l’historique des constitutions de la République depuis 1958 jusqu’à l’avènement du CMRN en passant le CNT du CNDD et l’avènement du Prof. Alpha CONDE Président de la République élu en 2010.
Le troisième conférencier en la personne de l’honorable Cheick TRAORE, a fait le parcours des différents régimes qu’à connu le pays en commençant par le parti Etat, le multipartisme intégral avec le libéralisme économique, le CNDD de la transition qui a débouché sur les élections de 2010.
Le troisième conférencier en la personne de l’honorable Cheick TRAORE, a fait le parcours des différents régimes qu’à connu le pays en commençant par le parti Etat, le multipartisme intégral avec le libéralisme économique, le CNDD de la transition qui a débouché sur les élections de 2010.
Il a en outre démontré les limites des politiques dans la gestion politique de la cité de par leur repli identitaire comme base de leur fondement politique. Nos devanciers ont pris le pays à un âge très jeune à l’indépendance et géré le pays à l’époque sans ethnies fondamentalement ; la seule et unique valeur partagée reposait sur nos cultures multidimensionnelle des quatre régions naturelles qu’il fallait défendre.
Il a réitéré, qu’aujourd’hui, aucune action politique n’est orientée vers l’intérêt général des citoyens, ce qui est à l’origine de manque de confiance entre les citoyens et les structures politiques existantes d’où la prise de conscience des citoyens de leur retour aux candidats indépendants de quelques circonscriptions électorales lors des scrutins locaux de septembre 2018.
Le monde et les hommes évoluent, ainsi, les Lois qui nous gouvernent doivent forcement suivre cette évolution pour s’adapter aux réalités existentielles
C’est pourquoi les dispositions de la constitution sujettes à contradiction et incompréhension doivent faire l’objet d’une lecture plus approfondie afin de prendre en compte toutes les aspirations des citoyens.
Au terme des présentations des conférenciers, d’autres intervenants ont donné leurs points de vue sur le sujet. Les Députés, les présidents des Partis politiques, les Universitaires, les élus, les Personnes ressources et les citoyens ont apporté leurs contributions en vue d’enrichir le débat et permettre d’approfondir les réflexions autour des questions centrales en mini ateliers organisés à cet effet.
II – Les ateliers thématiques
Trois mini ateliers ont été organisés pour débattre en travaux de groupe les trois thématiques centrales à savoir :
Atelier thématique 1
Thème central : Faut-il garder en l’état actuelle constitution en dépit de toutes suspicions dont elle fait l’objet ?
Questions d’orientation :
Est-ce que cette Constitution en l’état correspond aux réalités objectives de notre temps ?
Est-ce que la Constitution actuelle prend en compte les véritables préoccupations du citoyen ?
Atelier thématique 2
Thème central : Faut-il apporter des modifications à l’actuelle constitution ?
Si oui dans quelles conditions?
Questions d’orientation :
Quelles sont les raisons qui motivent l’amendement ?
Quelles sont les éléments amendables ?
Quelles propositions citoyennes à prendre en compte ?
Atelier thématique 3
Thème central : Faut-il aller vers une nouvelle Constitution qui réponde aux aspirations légitimes du peuple ?
Si oui dans quelles conditions et selon quelles procédures ?
Questions d’orientation :
Quelle va être la forme d’adoption et d’appropriation de cette nouvelle Constitution Guinéenne ?
Quelle démarche inclusive et participative proposez-vous pour que le cadre normatif prenne en compte les aspirations du citoyen ?
En réponse aux questions de ces trois grandes thématiques, trois groupes de travail ont été constitués pour faire des réflexions approfondies en vue d’apporter des éléments d’appréciation à ces préoccupations.
Ces réponses sont les suivantes :
Atelier thématique1
La constitution actuelle n’est pas l’apanage de la volonté du peuple ;
Les réalités sociopolitiques ne sont pas prises en compte ;
Les Citoyens n’exercent pas pleinement leurs droits (participation aux élections nationales) ;
L’incapacité des acteurs politiques à résoudre les problèmes des citoyens ;
Pour conclure, le groupe dans sa majorité est favorable à la révision de la constitution.
Atelier thématique2
Oui, il faut amender la constitution, excepter les articles 27 et 154 qui ne feront aucunement l’objet d’une révision ;
Pour conclure, le groupe réitère que cette constitution n’est pas la volonté du peuple souverain, car elle a été rédigée à huit clôt et adopter par décret d’un général putschiste.
Atelier thématique3
Oui, il faut aller vers une nouvelle constitution qui répond aux aspirations légitimes.
Procédures :
Une large campagne de sensibilisation des citoyens dans nos langues nationales à travers tout le pays ;
L’adoption de cette nouvelle constitution par voie référendaire pour sa légitimation.
Pour conclure, le groupe estime que la forme sociétale et juridique de la constitution doit servir d’outil qui nous permettra de respecter et de faire respecter nos Lois et Institutions.
Suggestions :
Certains participants ont suggéré l’amendement et /ou révision de la constitution qu’après le mandat du Président en exercice ;
Le Président en exercice peut proposer un amendement ou une révision constitutionnelle s’il se porte garant du respect de son serment.
III – Recommandation :
En terme de recommandations, les participants invitent la Plateforme Nationale du Mouvement Citoyen « Ma Cause » à :
L’organisation des ateliers de restitutions dans les cinq communes de Conakry les résultats issus des présents travaux de SHERATON Grand Conakry ;
L’organisation des débats citoyens autour de la constitution dans les 33 Préfectures du pays. L’organisation d’un débat national.
L’appropriation par des citoyens et son enseignement dans nos Etablissements scolaires de la constitution révisée et /ou la nouvelle constitution.
Nous vous remercions.
Une synthèse Issiaga Camara pou guinee-info.com