Session budgétaire: passage mouvementé de la ministre de l’Environnement devant les députés

La protection de l’environnement est un souci majeur des députés, c’est du moins ce que revèlent les différentes questions qu’ils ont posées ce lundi à la ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts.
De la remontée saline de Kabak (Forécariah), la décharge de Dar-es-Salam à Conakry, en passant par la multiplicité des sachets plastiques et l’ensablement des cours d’eau jusqu’à la coupe abuse du bois, les députés ont demandé des explications à la ministre Christine Sagno.
Certains sont allés jusqu’à accuser ouvertement les gardes forestiers d’être à la base de la coupe du bois, puisque, disent-ils, ils détiennent eux-mêmes des tronçonneuses. «Vos agents sont les premiers responsables de la destruction de nos forêts », accuse un député avant de dénoncer une circulaire qu’avait prise Christine Sagno autorisant la vente à Conakry de plus de 10 mille madriers dont les propriétaires auraient acquis en toute légalité.
Ousmane Gaoual Diallo a été plus dur avec la ministre de l’Environnement à qui il a demandé de ne plus passer à l’Assemblée nationale: « je vous en prie, arrêtez de passer à l’Assemblée. L’année dernière votre opération ne m’a pas du tout plu en venant avec une caisse et nous demander de l’argent pour aller faire du reboisement. Vous nous faites contribuer alors que vous avez un budget pour cela. Faites des actions concrètes et arrêtez de tourner dans les ambassades pour demander de l’argent. Cela ne nous rend pas honneur, ne grandit pas notre pays. »
Répondant aux préoccupations des députés, Christine Sagno a demandé l’appui de l’Assemblée nationale pour qu’elle ait un budget conséquent : « j’ai un projet sous la main sur la subvention du gaz butane à l’image des pays voisins. Si vous me soutenez auprès du gouvernement pour que j’aie un budget costaud je peux le faire.»
Parlant du déboisement causé souvent par les opérateurs miniers, elle indique que son départ est en rapport avec le ministère des Mines qui ne donne aucun permis sans l’aval de son département : «actuellement, le ministère des Mines ne délivre aucun permis sans se référer à nous, parce qu’on s’est rendu compte qu’ils délivraient des permis même dans des forêts classées. C’est quand ces permis sont saisis par nos agents de terrain qu’ils se rendent compte que c’était une forêt classée. Donc on a introduit une nouvelle mesure pour dire qu’avant de délivrer un permis à quiconque qu’ils se référent au ministère de l’Environnement. Et c’est ce qui se passe actuellement.»
Source: guineenews