Symposium mines Guinée : Les exigences d’Alpha Condé
Du 9 au 11 mai, se tient la 5e édition du Symposium mines Guinée. Un événement qui rassemble des acteurs du secteur minier guinéens et étrangers pour échanger sur les problèmes liés au développement du secteur. Cinq cents participants venus du d’Afrique et d’ailleurs.
Pendant les trois jours, il y aura 11 conférences sur les thématiques qui suivent : le Cadre général d’investissement en Guinée ; les réformes engagées pour l’investissement minier en Guinée ; les financement des projets miniers ; la mutualisation des infrastructures connexes aux mines ; les infrastructures géologiques ; l’industrie de la bauxite et les enjeux et défis de la transformation ; la diversification de la production minière en Guinée ; l’environnement et l’exploitation minière ; le partage des bénéfices de l’investissement minier entre les parties prenantes. (Excusez du peu).
Le 9 mai, présidant la cérémonie d’ouverture, Alpha Condé a rappelé à l’ordre les entreprises minières qui évoluent en Guinée. Notamment en ce qui concerne le respect de leurs engagements sur le plan social et environnemental. Il a d’entrée invité les acteurs au dialogue pour réussir le développement « dans un cadre apaisé et inclusif. Dans ce domaine il y a encore des insuffisances, tant dans la préservation de l’environnement que dans le contenu local. Avant de voyager j’avais dit au Conseil des ministres qu’il n’est pas normal que Wining continue de rouler les camions avec beaucoup de poussière. Cela n’est pas normal parce que c’est contraire au principe de bonne gouvernance et de la protection de l’environnement. C’est la même chose pour les camions de GAC (Guinea Alumina Corporation), en attendant la fin la contournante, les camions ne devaient pas traverser la ville sauf à partir de 23 heures. Et on voit ce que cela nous a coûté à Boké. Nous demandons à tous ceux qui travaillent avec nous de respecter le Code, de respecter l’environnement et de respecter le contenu local. J’ai rencontré Wining pour leur montrer comment ils ne respectent pas le contenu local. Nous n’allons pas accepter que des gens prennent des engagements et que les engagements ne soient pas respectés.
La Guinée n’est pas qu’un scandale minier…
Dans son discours, Abdoulaye Magassouba, le ministre des mines et de la géologie, a dit que « les mines sont le levier du développement de la Guinée ». Ce qu’Alpha Condé n’a pas laissé passer. « Je m’excuse, je commencerai d’abord par montrer que je ne suis pas d’accord avec Monsieur le ministre. Je l’ai déjà dit, les mines ne peuvent pas être le levier du développement de la Guinée. Nous ne sommes pas maîtres des prix des matières premières, c’est fixé à Londres, à Washington ou à Montréal. La Guinée ne peut que se développer, avec sauf comme levier principal du développement, l’agro-industrie. Si vous dites un des leviers, oui ! Mais pas le levier. » Le ministre a certainement compris la leçon.
Pour Alpha Condé, la Guinée est aussi un « scandale agricole et touristique, avec des besoins immenses en infrastructures hydroélectriques et de transports. L’environnement n’est pas parfait, mais vous trouverez ici un pays en constant progrès depuis plusieurs années, un pays favorable à l’investissement dans plusieurs domaines, présentant autant d’opportunités pour permettre aux entreprises de grandir et de se consolider dans un continent qui dispose du plus important potentiel au monde. »
La Guinée est aussi, selon le président guinéen, le château d’eau de l’Afrique de l’ouest. Qui a dit que les robinets sont secs et que les Guinéens ont soif. Avec une potentialité en énergie hydraulique de 6 000 MW, sans compter l’énergie solaire. « Nous ne voulons donc pas que la Guinée soit seulement un pays fournisseur de matière première, nous voulons que les matières premières soient transformées surplace. C’est pourquoi nous disons qu’à partir d’une certaine quantité de production, il faut construire une usine d’aluminium. Nous félicitons Rusal qui va reprendre l’année prochaine son usine d’Alumine de Fria. Nous souhaitons que tous ceux qui exploitent la bauxite en Guinée, qu’à partir d’un certain tonnage, ils construisent une usine. On ne peut pas accepter que nous soyons seulement des fournisseurs de bauxite, ce qui ne donne pas de plu value.