Interview : « La Guinée a pris un engagement auprès de l’UNESCO, le monde entier nous regarde », dixit Mohamed Lamine Camara, des éditions L’Harmattan Guinée.
La Guinée accueille l’événement Conakry Capitale mondiale du livre en 2017. La capitale guinéenne devient ainsi la 17è ville à abriter l’événement qui débutera le 23 avril 2017. A un peu plus de trois mois du jour-j, nous avons rencontré Mohamed Lamine Camara, en service aux éditions L’Harmattan Guinée, pour nous faire le point sur les préparatifs.
Guinée-Info : Où est-ce qu’on en est avec les préparatifs de l’événement « 2017, Conakry capitale mondiale du livre » ?
Mohamed Lamine Camara : Les préparatifs vont bon train. Le programme d’activités sur les 12 mois est bouclé, tous les acteurs savent ce qu’il y a à faire sur les 12 mois. Le 11 janvier on sera à jour j-100, on souhaite faire une grande convention pour annoncer l’événement et faire une communication active sur tous les canaux de communication et tous les réseaux sociaux. L’objectif est de réveiller la conscience de la population guinéenne sur l’événement. Déjà, il y a quelques points de lecture qui sont ouverts à Conakry, notamment à Kipé. Coléah va être inauguré certainement dans la première semaine de janvier. Les discussions sont en cours avec les ambassades et autres institutions présentes en Guinée, pour la construction d’autres points de lecture, des médiathèques. Il y a aussi certaines entreprises qui sont en discussions avec nous dans le même cadre. On espère qu’on aura des sponsors majeurs pour cet événement. Au niveau de l’Etat qui doit prendre en charge 50 % du budget, aujourd’hui il y a un geste qui est fait dans ce sens. Il doit octroyer un million d’euro pour 2017 et un autre million pour 2018. On espère que cela va être rapidement validé pour que les activités puissent se dérouler dans les meilleures des conditions.
Précisez-nous quelques unes des activités qui sont prévues au cours de l’année ?
Au-delà de la construction des infrastructures, il y aura des salons. L’ouverture sera les 72 heures du livre 2017. Il y a le salon du livre jeunesse, le salon des langues africaines, le salon des bandes dessinées et le tout sera bouclé par les 72 heures du livre 2018. Mais avant la clôture il y a des colloques qui seront l’occasion de rendre hommage aux grands écrivains guinéens, notamment Camara Laye et Williams Sassine dont la pièce sera présentée à Kankan. Il y aura aussi d’autres colloques pendant lesquels ont rendra hommage aux intellectuels africains qui sont venus aider la Guinée après son indépendance. Notamment Joseph Kizerbo, Béhanzin entre autres. Il y aura d’autres conférences, des festivals sur des thèmes précis. On a prévu également de faire une représentation théâtrale chaque mois pendant les douze mois sur les œuvres majeures qui ont marqué la littérature africaine. Par ailleurs, il y aura des festivals de slam, de poésie. Il y aura un mois dédiés aux femmes écrivaines du monde entier. Ce sera aussi des signatures, des rencontres littéraires.
Vous prévoyez des points de lecture à Conakry, mais est-ce que vous avez une politique pour amener les gens à aimer la lecture ?
Notre souhait est de faire un point de lecture par quartier. On espère qu’on aura suffisamment de mécènes pour y arriver.
En ce qui concerne la politique de lecture, il faut dire qu’on a un problème d’infrastructures. Il n’y a pas de points de lecture dans les quartiers, il n’y a pas de bibliothèques dans les écoles. Même si les jeunes ont envie de lire c’est compliqué, parce qu’ils n’ont pas d’infrastructures d’accueil. L’un des objectifs de Conakry Capitale mondiale du livre c’est de rendre le livre accessible en Guinée. Surtout par ce projet, à travers l’Assemblée nationale, essayer de ratifier la Convention de Florence et le protocole de Nairobi. Mais aussi, faire voter par l’Assemblée nationale une politique du livre qui permette de rendre accessible le livre par rapport au revenu du Guinéen.
Le mot de la fin !
C’est de lancer un appel à tous les Guinéens, de se mobiliser pour que ce projet soit couronné de succès. La Guinée a pris un engagement auprès de l’UNESCO, le monde entier nous regarde. Nous devons tous conjuguer nos efforts pour que le projet puisse réussir.