Forum de l’étudiant guinéen : Les étudiants réclament les tables, le président se fâche
Le lancement, le 1e juin, de la première édition du Forum de l’étudiant guinéen a laissé son cachet indélébile. Le rappel par les étudiants de la promesse « un étudiant une tablette » qui leur a été faite par le président a mis celui-ci dans tous les états. Le président y est allé de sa colère, pensant qu’invectiver les petits intellos allaient résoudre le problème. Abdoulaye Yéro Baldé, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en réparateur du préjudice commis par les étudiants indélicats, n’a pas pu empêcher le président d’engager le bras de fer avec ceux qu’il qualifie « d’indignes ».
Alpha Condé ouvre le bal : « Chers amis du Sénégal, du Maroc, de l’Inde… je vous présente mes excuses du comportement indélicat de ces gens qui ne représentent pas la jeunesse guinéenne… J’ai été étudiant comme vous, nous avons rendu l’Afrique fière. Pour ceux qui crient « Tablettes » ; « Tablettes », alors j’ai dit au ministre qu’on suspend la distribution des tablettes jusqu’à nouvel ordre, parce que ce n’est pas un droit. C’était notre volonté mais vous êtes indignes de cela ». Le président Condé parlait aux jeunes comme un monarque face à un subordonné qui a désobéi. Ce qui n’était pas pour calmer les petits intellos. Climat de plus en plus tendu, huées intensifié. « Vous voulez l’affrontement, vous l’obtiendrez. La Guinée a un passé mais vous êtes indignes de ce passé. Ce n’est pas pour rien que le premier secrétaire général de l’OUA a été guinéen. C’est ça la Guinée et ce n’est pas les cris et le manque de civisme. Qui voulez-vous impressionner ? « Vous ! », répondent les étudiants. Si vous cherchez à m’impressionner, vous allez vieillir dans cette salle, parce que celui qui va m’impressionner n’est encore pas né », a répliqué le président. C’est sûr que Tibou Kamara, ministre conseiller d’Alpha Condé et Moustapha Naïté, ministre de la Jeunesse, n’avaient qu’à être baba, face au comportement inattendu des jeunes.
« Vous pouvez impressionner vos professeurs ou votre ministre mais moi, non ! Ceux qui crient montrent seulement qu’ils sont mal éduqués, mais on va vous obliger à vous redresser. Vous avez présenté un visage exécrable, honteux, mais cela sera la dernière fois, vous ne connaissez même pas l’histoire de la Guinée, à plus forte raison celle de l’Union africaine. Vous connaissez la situation économique du pays ? » a demandé le président. Et les étudiants de répondre : « malade ».
Après les répliques, le président a tenté de poursuivre son discours, pêle-mêle, avec ses thèmes favoris que sont : énergie renouvelable, nouvelle technologie, révolution industrielle.