Les Ivoiriens en manque d’inspiration
La Côte d’Ivoire a fait match nul, 0-0, ce mardi 15 novembre face à la France au stade Bollaert-Delelis à Lens. Les Ivoiriens enchaînent leur deuxième match sans marquer à deux mois de la Coupe d’Afrique des nations.
Le match entre la Côte d’Ivoire et la France avait une signification très spéciale ce mardi 15 nvembre, car il se déroule deux jours seulement après la mort de Laurent Pokou, l’international ivoirien qui est passé par deux clubs français, Rennes et Nancy. En France, il a marqué 101 buts entre 1973 et 1979 avec ces deux équipes, toutes compétitions confondues. A Rennes, on l’appelait affectueusement « Le Duc de Bretagne ».
La Côte d’Ivoire, dix minutes pour entrer dans le match
Après la minute de silence en hommage à Laurent Pokou et le coup d’envoi donné symboliquement par l’ancien international ivoirien Aruna Dindane, qui a joué à Lens, la rencontre pouvait enfin commencer. Pas de temps à perdre pour les Bleus. Dès les premières minutes, l’équipe de Didier Deschamps, composée de beaucoup de remplaçants, essaye de se montrer au niveau des titulaires. Les Français attaquent, mais se créent très peu d’occasions.
Du côté de la Côte d’Ivoire, Michel Dussuyer, l’entraîneur de la sélection, a décidé de mettre en place un 4-3-3 avec sur le front de l’attaque, Max Alain Gradel à droite, Salomon Kalou à gauche, et Jonathan Kodjia au centre. Un test pour trouver la meilleure solution, après les blessures du taulier Gervinho et du jeune Bordelais Thomas Touré.
Les Ivoiriens vont mettre dix minutes à être enfin dangereux. A la 11e minute, aux abords de la surface française, le défenseur gauche, Adama Traoré, place une frappe imparable pour Benoît Costil. Toutefois, le ballon frappe le poteau gauche des cages du gardien français. Dans la foulée, l’attaquant Salomon Kalou récupère le cuir et le pousse au fond des filets. Le but est refusé pour un hors-jeu de l’avant-centre ivoirien, qui ne souffre aucune contestation. Le trio d’attaquants de la Côte d’Ivoire n’arrivera pas à trouver la faille en cette première période.
L’attaque portée absente…
La deuxième période a commencé avec un fort pressing de la part de l’équipe de France. La Côte d’Ivoire a su réagir, réussissant surtout à détruire les offensives françaises, mais l’attaque devient presque transparente. Toutefois pour avoir des résultats devant les buts, il faut que le ballon y parvienne et cela passe par le milieu de terrain.
Le trio composé par le capitaine Geoffroy Serey Dié, Cheick Doukouré et Franck Kessié, a su tenir les attaquants français, mais n’a pas pu apporter un soutien offensif. Les débordements ivoiriens passaient souvent par les côtés, que ce soit par Serge Aurier ou par Adama Traoré. Il y a eu très peu d’occasions, mais Max Alain Gradel en a raté une en or. A la 67e minute, l’attaquant ivoirien frappe à côté des buts vides de la France. Le gardien des Bleus, Benoît Costil, était sorti de ses cages pour devancer Jonathan Kodjia, et il a réussi, toutefois le ballon est arrivé dans les pieds de Max Alain Gradel, qui n’a pas su profiter de l’offrande.
Michel Dussuyer a bien tenté de changer sa formule offensive, remplaçant Jonathan Kodjia par Giovanni Sio, Cheick Doukouré par Tiémoko Ismaël Diomandé, ou encore Max Alain Gradel par Nicolas Pépé, mais cela n’a pas suffi. L’attaquant de Rennes, Giovanni Sio, a bien tenté une frappe dans la surface à la 71e minute, mais elle n’a pas inquiété Benoît Costil. Il y a eu aussi Nicolas Pépé, pour sa première apparition sous le maillot des Elephants, qui a tenté un tir à bout portant, capté par le gardien français. Cela fait deux matches de suite que les Ivoiriens ne marquent pas et sont en manque d’inspiration. Toutefois le point positif est qu’ils n’encaissent pas de buts.
Gervinho, irremplaçable ?
Comme tout grand attaquant, il est compliqué de remplacer Gervinho, mais la Côte d’Ivoire devra faire sans à la CAN, et doit trouver des solutions. A un moment de l’histoire des Elephants, il a fallu ou il faudra se passer de joueurs comme Laurent Pokou, Didier Drogba, Yaya Touré ou encore Gervinho, pour ne citer que certains. Toutes les sélections passent par ce processus.
Quand on regarde le match face au Maroc, lors des éliminatoires, et face à l’équipe de France, en amical, on se rend compte que des solutions, Michel Dussuyer en a, sauf qu’il faut trouver la bonne formule. Face aux Lions de l’Atlas, on a pu voir Giovanni Sio, Salomon Kalou et Jonathan Kodjia, titulaires, et cela s’est soldé par un match nul, 0-0. Face à la France, ce fut un trio différent, mais le résultat fut le même.
Il y a du travail, mais le talent est là, en tout cas les attaquants de la Côte d’Ivoire ont deux mois devant eux avant la Coupe d’Afrique des nations au Gabon, pour réussir à résoudre leurs problèmes de finalisation. Le premier match de la CAN pour les Ivoiriens se déroulera le 16 janvier, face au Togo à Oyem.
Réaction d’après-match
Michel Dussuyer (entraîneur de la Côte d’Ivoire): « On avait deux gros matches en trois jours, deux matches à l’extérieur, costauds et de très haut niveau. C’est vrai que sur les deux matches, on a eu quelques occasions qu’on n’a pas pu convertir. On n’a pas été réaliste pour gagner nos matches, mais je pense qu’on s’est créé des occasions et c’est ça le plus important. Après c’est sûr que c’est compliqué de se passer d’un garçon comme Gervais (Gervinho), parce qu’à tout moment, c’est quelqu’un qui est un créateur de dangers, et qui peut déstabiliser une défense. On sait qu’on ne l’aura pas pour la CAN, donc on se prépare sans lui, en espérant que tout se passe bien pour lui et qu’il revienne rapidement sur le terrain. »